Tout savoir sur la motoneige

Tout savoir sur la motoneige

Une motoneige (également appelée scooter des neiges en France et, par antonomase, Ski-Doo au Québec, habituellement écrit skidoo) est un petit véhicule motorisé, mû à l’aide d’une ou deux chenilles, et équipé de skis pour la direction. Elle ne nécessite ni route, ni piste. La motoneige peut avoir un usage utilitaire ou de loisir. Elles sont ainsi sont utilisées pour la randonnée dans les régions urbanisées du sud des pays nordiques alors que leur développement au cours du XXe siècle a considérablement modifié les déplacements dans les régions arctiques en remplaçant les moyens de transport traditionnels tels que traîneaux à chiens ou à rennes et en augmentant grandement la mobilités des populations concernées1. Un conducteur de motoneige ou une personne pratiquant ce sport est un motoneigiste.

Une motoneige a la forme d’un traîneau ayant des skis pour la direction, sous la partie avant, et une chenille comme système de propulsion sous la partie arrière. Les motoneiges sont propulsées par des moteurs à deux temps refroidis à l’air ou liquide. Mais avec l’augmentation de la cylindrée, ils sont de plus en plus remplacés par des moteurs à quatre temps à refroidissement liquide, nettement moins polluants. Cependant, les moteurs à deux temps qui sont toujours offerts ont été améliorés pour réduire les émissions polluantes, entre autres en remplaçant les carburateurs par des systèmes d’injection d’essence.

L’histoire de sa création est le fruit d’un long travail de recherche réunissant plusieurs inventeurs. Elle commence au tournant des années 1920-1930 par Carl Eliason qui construisit le motor toboggan. Il s’agissait d’un traîneau muni d’un moteur qui entraînait, par chaîne, une courroie de toile comme système de traction. Quelques centaines seront fabriquées dont certaines achetées en 1942 par l’armée américaine mais qui ne verront pas le front européen, contrairement aux autoneiges blindées de Bombardier. Durant les années 1950, plusieurs constructeurs produisent des versions mini des autoneiges pour une ou deux personnes. Ce sont des véhicules lourds, mus par des moteurs quatre cylindres et des chenilles.

Le pionnier de la production industrielle de ces véhicules fut l’entreprise Polaris située à Roseau dans le Minnesota dont les véhicules furent surtout utilisés pour la livraison du courrier dans certaines zones rurales. Le Manitoba fut une terre de prédilection pour ces machines avec les Artic-Glider, Autoboggan, Bosak, Huski-Mobile et Leschasin. Ils sont assez performants dans la neige durcie par le vent des Prairies canadiennes et du Midwest américain mais ne peuvent avancer dans la neige molle et profonde de l’est du continent.

La motoneige telle qu’on la connaît fut développée par Bombardier à la fin des années 1950. En effet, à la suite de la perte d’un fils que Joseph-Armand Bombardier n’avait pu amener à temps à l’hôpital en hiver, il rêvait d’équiper les gens des zones rurales de l’équivalent sur la neige d’une automobile individuelle. Il avait longtemps buté sur le fait que le poids des moteurs rendait l’autoneige individuelle difficilement réalisable. Mais après le développement de moteurs plus légers et grâce aussi à l’utilisation d’une chenille sans fin révolutionnaire conçue et brevetée par son fils Germain, il put en 1959 lancer sous le nom commercial de Ski-Doo sa nouvelle invention. Cette motoneige devait originellement s’appeler ski dog, mais le « g » mal imprimé dans le texte envoyé à la maison de publicité s’est transformé en « o » dans la campagne publicitaire.

Les premiers adeptes de la motoneige ont été séduits par la liberté de déplacement à travers champs et forêts mais bientôt les propriétaires riverains, surtout des fermiers, se plaignent des dégâts faits à leurs clôtures et terrains ainsi que du bruit. Les clubs et les fabricants de motoneiges commencent à promouvoir l’aménagement de sentiers spécialisés. Par exemple, en 1971, Bombardier lance l’Opération Sentiers de Ski-Doo en offrant des surfaceuses à prix de rabais. Les clubs s’entendent donc avec les propriétaires intéressés pour obtenir des droits de passage moyennant des redevances et s’équipent pour entretenir les sentiers. Ils se financent en levant des péages sur les sentiers et dans plusieurs juridictions, reçoivent des redevances sur les droits d’immatriculations par les provinces et les États.